Après avoir diné, pour passer le temps, j’ai voulu écrire un peu sur mon parcours à Jérusalem. Il est triste et éprouvant de savoir qu’elle a été détruite et brûlée. On n’y voit quasiment personne, si ce n’est que des mûres blanches et noires. Les maisons étaient toutes transformées et j’ai vu également des arbres, des orangers et des vignes poussant sur ces maisons. On alla partout, sur toutes les routes, car les maisons sont faites de pierre en forme d’arc et sont cimentées au-dessus. De plus, on y a porté de la terre ! Voilà où j’ai vu du beau travail ! J’ai vu une grande campagne de couleur verte ou de vert choux qui était tout aussi beau que notre pays. Avant la tombée de la nuit, nous entendîmes toujours chanter au temple de Salomon. L’on y voyait bien les lumières qui étaient dedans et dehors, et devant les portes, il y avait des perches où pendaient plusieurs lampes qui éclairaient toute la nuit. Devant ces portes, plusieurs gens dansaient et jouaient des instruments. Nous ne dormîmes pas cette nuit, pour entendre leur voix. Je crois que c’était le guet. De la clarté qu’il y avait, on distinguait bien le comble du temple, qui est rond et couvert de plomb. Je me terrai pour cette heure et je voudrais parler d’autres lieux saints. Au tout début était le meilleur et pourtant entendez !
Après avoir écrit, nous allâmes voir la maison de Caïphe. Elle se trouve tout près du département des Apôtres. Cette maison se trouve être maintenant un lieu où chrétiens et non chrétiens peuvent loger. Lorsqu’on y entre, l’entrée de la maison est basse et à gauche se trouvait la cuisine, lieu où Saint-Pierre se chauffa. Au milieu de la cour, il y a un petit préau et un olivier, c’est le lieu où Saint-pierre a dit à la femme qu’il ne connaissait pas Notre Sauveur. À droite, on y voit la place où le coq chanta et à côté de la fenêtre, se trouve le lieu où notre Seigneur regarda Saint-Pierre. À côté, il y a un autel qui est maintenant une église où les religieux disent la messe, à un petit lieu environ un mètre entouré de murs. C’est le lieu où le Béni Créateur fut mis en prison, pendant que les paillards dormaient.
Hélas, lorsque nous y entrâmes tous les trois, mais nous étouffâmes de chaud parce que le Bon Seigneur y était à l’étroit. Je parvenais à toucher le plafond de la prison. La pierre de l’autel où les prêtres font la messe clôturait le Saint Sépulcre de Notre Seigneur. Elle mesure à peu près deux mètres de long ou plus et un mètre de large d’une forte épaisseur. Après, nous allâmes voir le lieu où l’agneau Pascal fut rôti, à la chapelle du Mont Sion. Tout près sont enterrés David et Salomon. Après, nous allâmes écouter les vêpres des cordeliers. Le confesseur de Bethléem reçut les lettres de mon compagnon Jean du Bos. Nous lui priâmes de nous confesser et c’est ce qu’il fit. Et en descendant de la chambre pour venir au cloitre, nous trouvâmes un puits dans ce couvant. C’est dans ce puits que fut tirée l’eau qui servit à laver les pieds des Saints Apôtres se tenant près d’un trou du mur, où on voit une partie coupée de la Sainte Colombe où Notre seigneur fut battu.
Après on nous dit qu'au pied des marches du Mont Sion, se trouve le lieu où Notre-Dame faisait son oraison. Après que nous eûmes visité ces lieux, on nous proposa d’aller diner et d’aller, ensuite, tous prier à l’église du Saint-Sépulcre. Vers six heures ou sept heures du soir, à l’heure des vêpres, nous allâmes tous à l’entrée de la sainte église, avant d’y entrer, on nous compta et on nous enferma jusqu’au lendemain vers sept heures ou huit heures du matin. Lorsque nous étions à environ six mètres à l’intérieur de l’église, nous trouvâmes le lieu où notre Seigneur fut mis quand il fut détaché de sa croix et que la Vierge Marie voulut avoir sur son giron pour le baiser et c’est à ce lieu que Notre seigneur fut enseveli. Chacun de nous voulut faire son oraison, hélas, les cordeliers nous firent lever et nous menèrent tout au fond de l’église dans une chapelle où il fallait monter trois marches d’escalier et à ce lieu se trouvaient trois autels. L’un des cordeliers fit un beau sermon, et nous dit que l’autel du milieu est le lieu où notre Seigneur apparut à la Vierge Marie le jour de Pâques. L’autel de gauche est le lieu où la Sainte Vraie Croix fut éprouvée et ressuscitée. À l’autel de droite, nous y trouvons une pièce de la Sainte Colombe de la même grosseur avec une hauteur de cinquante centimètres. Après que le cordelier eut fait son sermon, nous chantâmes la « salve Regina » tous ensemble. Ensuite nous descendîmes de la chapelle environ un mètre et le cordelier nous déclara que c’était la place où la Madeleine était, quand Notre seigneur apparut devant elle. Puis nous montra le lieu, où Notre Seigneur était, entre ces deux lieux se trouve trois mètres. Après on nous mena, où Notre Seigneur fut mis tant que les paysans eurent préparé sa croix et puis on nous mena où Sainte Hélène fit son oraison à Dieu, pour trouver la croix, longtemps après la résurrection et descendons plusieurs marches où elle fut trouvée.